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Test de la Rom " Yoshi's Story " sur N64 : Temps de lecture : < 4 min
Nintendo avait créé l'événement en 1996 avec Yoshi's Island, un des derniers jeux de plates - formes de la Super Nintendo et néanmoins un des meilleurs. La profondeur de jeu était associée à un style graphique décapant, tout en crayonné, et à une durée de vie et une jouabilité digne des meilleures productions Nintendo jamais sorties. Le succès ayant été au rendez - vous, Nintendo avait raisonnablement mis en chantier une suite. Cette dernière fut un des premiers jeux à être présentés sur Nintendo 64 en guise de démonstration des capacités de la machine.
Arrive alors 1997 et la sortie de la Nintendo 64 en France en Septembre. Mario 64 fait forte impression et scelle la domination de la 3D sur la 2D. Yoshi's Story arrive début 1998 après cette déferlante technologique et semble bien ridicule et dépassé avec sa 2D un peu floue.
En effet, côté graphismes, le jeu a perdu sa marque de fabrique, on est passé d'une 2D léchée et "faite main", à une 3D plaquée sur un seul plan 2D, comme pouvait l'être la série des Donkey Kong Country sur Super Nintendo. Alors évidemment, même si on gagne en niveau technique, on perd énormément en force visuelle. Au final, on regrette ce changement de stratégie, mais on s'y plie, car on ne peut pas faire autrement.
Toujours concernant l'aspect purement technique du jeu, les animations non plus ne brillent pas par leur génie. Certes, Yoshi est plein de vie de par sa façon de renifler le sol en se penchant en avant ou encore de par les mouvements de bras qu'il effectue lors de ses chutes. Cependant, les autres personnages sont plutôt en manque de ce genre de petits détails qui font les grands jeux, et se retrouvent avec bien peu d'animations dans leur palettes de mouvements. Des ennemis qui n'ont rien pour eux.
Déjà que le nombre d'ennemis différents est plus que maigre, mais en plus, ils sont plutôt mal animés. Très franchement, et avec un brin de mauvais fois, on ne voit pas ce qui aurait pu empêcher ce jeu de tourner sur une bonne vieille Super Nintendo. Les boss de fin sont pitoyables et le pire vient certainement de Bowser, tellement il est petit et mal animé.
Le pire dans ce jeu n'est pas tellement sa réalisation technique, mais plutôt sa durée de vie minable et sa facilité déconcertante. Le mode Story est constitué de 24 niveaux, mais vous n'en parcourerez que 6 à chaque fois que vous voudrez terminer le jeu.
Le premier problème, c'est que les boss sont situés au troisième niveau sur les 6 à parcourir, ce qui casse un peu le rythme de jeu. Ils sont ridiculement faciles, tout comme peuvent l'être les 24 niveaux du jeu. Pour terminer un niveau, il vous faut gober 30 fruits, parmi tous ceux répartis sur votre chemin, ce qui ne vous oblige même pas à terminer les mondes que vous traversez.
Vous avez le choix entre des pommes, des raisins, des bananes, des melons ou encore des pastèques. Si vous avalez tout et n'importe quoi, vous terminerez le jeu en un après-midi. Le seul véritable challenge constitue à récolter les 30 melons de chaque niveau, ce qui est franchement ardu, mais également bien peu passionnant (vous obtiendrez le privilège incommensurable de voir un melon remplacer un coeur sur la scène de victoire quand vous terminez un niveau, ce qui est très jouissif). Là où, une fois de plus, la comparaison avec son homologue Super Nintendo fait mal, c'est au niveau de la profondeur de jeu.
Le jeu vieillit assez mal ! De nombreuses possibilités offertes dans la version 16 bits (transformations de Yoshi, un effet spécifique pour chaque oeuf d'une certaine couleur, ...) ont étrangement disparues, ce qui rend le jeu encore plus décevant que de prime abord. Le challenge de ce Yoshi's Story est donc bien peu relevé, tout comme peut l'être aujourd'hui, celui de Luigi's Mansion.
Côté son, le jeu s'en sort un peu mieux. Certes, les musiques deviennent rapidement répétitives, mais elles sont réellement accrocheuses et entraînantes. Le chant des Yoshi en ouverture de jeu est à ce titre plutôt amusant. Les bruitages renforcent de bien belle manière l'ambiance enfantine qui se dégage du soft, les soupirs poussés quand Yoshi plane après un saut sont irrésistibles et les petits cris de joie relativement drôles, bien que gavants à la longue pour certains. Bon, évidemment, il faut aimer toutes ces ambiances mièvres, mais personnellement, je trouve ça plutôt bien fait.
Arrivé à ce stade là, on se dit que seule la jouabilité légendaire des jeux Nintendo peut sauver Yoshi du marasme. Il est vrai que l'interface conçue autour d'un livre d'images qu'on ouvre est plutôt originale et bien conçue, et que les menus sont clairs et lisibles. Le maniement des Yoshi est relativement précis et efficace, sans pour autant égaler les sommets des Zelda ou autres Mario. Rien de dramatique cependant, car aucun défaut majeur ne vient perturber la jouabilité dans quelque domaine que ce soit. Bref, force est de constater que la magie de la série Yoshi n'a pas pris le train qui la conduisait jusqu'à la Nintendo 64 et c'est bien dommage.
Pour terminer, signalons juste que cet épisode a servi à réaliser une démonstration technique pour la Game Boy Advance, qui était plutôt pas mal. Nintendo n'avait jamais annoncé sa volonté de vouloir en faire un jeu, mais on aurait bien aimé pouvoir comparer les version GBA et N64. Attendons donc la suite de la série des Yoshi (peut-être sur Gamecube, qui sait), qui, faute de faire office de démonstrations techniques plutôt brillantes, évoluera peut-être dans une meilleure direction que celle qu'elle semble prendre pour l'instant.
Jouabilité : 12/20
Intérêt : 11/20
Graphisme : 12/20
Son : 12/20
Note Générale : 12/20
Test écrit par SyQuest
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