»
Test de la Rom " Hercules, The Legendary Journeys " sur N64 : Temps de lecture : < 5 min
Humour ringard, bagarres arrangées et irréalistes et héros de pacotille: voilà sur quoi est entièrement basée la télé série Hercules: The Legendary Journeys, diffusée depuis quelques années un peu partout à travers le monde. Cette série a des dialogues très pauvres, a fait du légendaire Hercule un briseur de coeurs qui n'a rien de mieux à faire que de sauver de gentes demoiselles plantureuses au torse quasi dénudé, et en plus, il a les cheveux blonds. Or, un Grec ayant les cheveux blonds est tout bonnement impossible. En résumé, la série est spécialement conçue pour les enfants en bas âge ou encore pour les adultes avec seulement cinq ans d'âge mental, ce qui représente bien le citoyen américain moyen. Ce n'est donc pas étonnant de voir une telle série avoir du succès aux États-Unis. Titus, réputée pour acheter des franchises populaires et en faire des jeux de qualité très discutable, a acheté les droits pour faire un jeu de ladite série. En connaissant le passé de la compagnie du renard, on peut s'attendre au pire. Si je vous dis Superman ça vous rappelle quelque chose?
Je vais vous résumer l'histoire. Le tout se déroule dans un monde mythique où les dieux sont cruels et prennent un malin plaisir à faire souffrir les hommes. Un seul homme a osé les affronter: Hercule. Hercule possédait une force que les hommes ne connaissaient pas. Et blablabla et blablabla. Si vous avez déjà regardé l'émission, vous la connaissez cette partie-là. Sinon, eh bien vous ne manquez rien de bien palpitant. L'histoire du jeu tourne autour d'Héra qui aurait empoisonné Zeus, roi des dieux et père d'Hercule, dans le but de mettre le dieu de la guerre et frère d'Hercule, Arès, sur le trône pour ainsi dominer le monde. Hercule doit donc déjouer les plans des dieux avides de pouvoir.
Il s'agit là d'un jeu d'aventure à la troisième personne. Il faut résoudre des énigmes et se servir de notre tête et de nos muscles pour venir à bout de toutes les embûches se dressant sur notre chemin. Il va falloir faire tout plein de bonnes actions dans Hercules: The Legendary Journeys, et chaque personne que l'on va aider va nous donner quelque chose qui va nous être utile dans notre quête. C'est bien là tout le problème. Les énigmes à accomplir servent à faire avancer l'histoire, mais elles n'ont ni l'une ni l'autre un sens quelconque pouvant se rapprocher le moins du monde à quelque chose de cohérent. Vous voulez un exemple? Dès le début du jeu, il faut trouver le livre de cuisine d'une jeune fille, qui, une fois trouvé, nous remettra la clé d'un coffre (ne vous demandez même pas comment elle l'avait eue) contenant un ours en peluche qu'il faut donner à un type qui nous remettra la clé vers le château-fort du cyclope. Tout ceci ne fait aucun sens n'est-ce pas? Eh bien c'est comme ça presque tout le temps. Je sais que l'émission n'a jamais été reconnue pour ses dialogues riches ou son histoire songée, mais jamais je n'aurais cru que le jeu pourrait la dépasser sur ce point.
Le contrôle du jeu est en partie pris selon le modèle de Zelda. Le bouton Z sert à regarder droit devant. Le bouton A sert à exécuter des actions, comme soulever, grimper, donner un coup de pied dans le but de pousser un objet, etc. Le bouton B sert, quant à lui, à attaquer. C-Gauche sert à donner un coup arrière, C-Bas sert à bloquer et C-Droite sert à avoir une vue à la première personne pour nous permettre de regarder dans toutes les directions. Le plus gros problème avec les contrôles est le bouton C-Haut. Lorsqu'on l'utilise, les fonctions des quatre boutons C s'en trouvent changées et les boutons en question servent désormais à se servir d'une potion donnée. Il y a un bouton C par potion. Le problème c'est que les fonctions originales des boutons C ne se rétablissent pas toutes seules. Oublier de rétablir les fonctions comme elles étaient après avoir utilisé une potion va être très fréquent, et les fois que l'on va passer l'arme à gauche à cause de ça vont s'accumuler. Comme si ce n'était pas assez, le contrôle ne répond pas toujours à la lettre à ce qu'on lui dit de faire. Soulever un objet va parfois requérir plus d'un essai. Vous rappelez-vous de Superman et de la difficulté qu'on avait à le faire atterrir ou décoller? Eh bien ça ressemble un peu à ça. Pour rajouter l'insulte à l'injure, frapper sur un ennemi peut s'avérer extrêmement fastidieux et se battre est loin d'être une tâche aisée, surtout que les boss du jeu sont généralement assez durs.
Dans le jeu, il est possible de contrôler trois personnages différents: Hercule, Iolaus et Serena. Chaque personnage a ses points forts et ses points faibles, et il faut les utiliser tous les trois à bon escient pour venir à bout de l'aventure. Seulement, ils se contrôlent tous aussi mal les uns que les autres. L'option de pouvoir contrôler plus d'un personnage aurait pu s'avérer intéressante mais, malheureusement, le jeu a été développé en toute hâte et Titus n'est pas reconnu pour son souci de la qualité.
Les graphiques ne sont pas non plus du grand art. Les textures du jeu ne sont pas si mal, bien au contraire. Seulement, les personnages sont bien mal modelés et n'utilisent pas beaucoup de polygones. Ils sont réellement très carrés. De plus, leurs mouvements ne font pas humain du tout. Le taux d'images par seconde est néanmoins constant la plupart du temps. Et puis il n'y a pas beaucoup d'imagination en ce qui concerne les personnages d'Hercules: The Legendary Journeys. Une fille ressemble à une autre fille, un soldat ressemble à un autre soldat, etc. Ce qui veut dire que, si on cherche une fille en particulier, trouver la bonne ne sera pas si simple! Comme si ce n'était pas assez, Hercules: The Legendary Journeys souffre de sérieux problèmes de clipping. Notre personnage, ainsi que tous ses ennemis, vont très souvent se perdre dans le décor, des fois seulement en partie, des fois en entier.
La musique n'est pas du tout mauvaise, même loin de là. Sauf qu'elle est tout de même assez répétitive et peut finir par taper sur le système. En ce qui concerne les effets sonores, il n'y a pas de quoi en faire tout un plat. Des bruits des combats aux cris des personnages, il n'y a rien là-dedans qui va réussir à nous émerveiller.
Seulement, considérant la réputation de Titus, le jeu est tout de même acceptable. Et je crois bon de mentionner qu'il n'est disponible qu'à la location, donc je peux dire qu'il en vaut le coup et qu'il peut servir à passer le temps. Mais ne vous attendez pas à un jeu d'aventure de la trempe de Zelda, même si Hercules: The Legendary Journeys est principalement conçu à partir de son concept de base. Les textures sur les murs, les plantes dans la forêt, les menus, etc. Titus a en fait essayé de recréer un Zelda en remplaçant Link par Hercule, ce qui n'est pas vraiment une bonne chose et qui n'a pas aidé à rehausser la qualité du jeu.
Finalement, Hercules: The Legendary Journeys n'est pas un jeu exécrable, mais il aurait été grandement meilleur si Player 1 avait eu plus de temps pour le peaufiner. Le triste résultat n'est autre qu'un jeu bâclé sur une télé série nulle et ennuyante.
Jouabilité : 10/20
Intérêt : 11/20
Graphisme : 10/20
Son : 11/20
Note Générale : 10/20
Test écrit par SyQuest
|
|
|